Amputé d’une partie de ses membres, White Denim livre un huitième album d’excellente facture, flirtant avec T-Rex, les Raconteurs (la frange Brendan Benson) avec une touche un peu psyché (« Double Death ») qui sent bon le terreau américain et la sueur d’un blues rock 100% US. Ce qui m’a plu dans ce « Performance », au-delà des références précitées, c’est l’immédiateté des chansons et une facilité d’écoute qui rend la trentaine de minutes hyper agréable à écouter, d’une traite, avec en prime, l’assurance d’une mine joyeuse à l’aube de cette rentrée. Aller, on enfile ses santiags et on grimpe dans sa Range, à l’assaut du grand Ouest tout en matant ce « It Might Get Dark » en différé de chez Conan O’Brien !
Tous les articles tagués concert
14 ArticlesMélanie Pain + Beaty Heart @La Flèche d’Or, Vendredi 11 avril
Beaty
Justement, il y a une recette Mélanie Pain comme il peut y avoir une recette Émilie Simon. Cette pop expérimente, défriche, sans pour autant tomber dans l’inaccessible. Elle m’évoque parfois (j’avoue je suis allé chercher loin) la dactylographie sonore de The Great Escape de Blur avec les petits solis de synthés parsemant les morceaux de touches analogiques insolites. La mixture est judicieuse et le trio parfaitement en place (chant/clavier, guitare/clavier, batterie/choeurs), résumant l’image de la famille (recomposée) idéale. Alternant l’anglais et le français avec des figures souples et synchronisées, Mélanie envisage ses chansons avec le souci de l’arrangement intelligent en évitant l’écueil du formatage radiophonique calibré pour plaire à la veuve, l’orphelin et le chaland du samedi après-midi chez Carrefour. Comme pour souligner ce plateau idéal, coïncidence ou pas, on notera l’excellent « Bye Bye Manchester » en guise d’amuse bouche.
Godspeed You! Black Emperor @ Le Trianon (Paris), dimanche 18 août
Les
Le concert de GYBE… Une première analogie vient à l’esprit, qui pourra surprendre mais qu’on excusera en y trouvant un minimum de pertinence : comme la musique du groupe français MAGMA, celle des canadiens de GODSPEED est faite avant tout pour le live. Avant d’acheter la discographie complète de MAGMA, le néophyte aura dû être capté par le groupe live. Sur disque, on mesure mal ce que la musique de pareil phénomène veut dire. Pareillement, la musique de GODSPEED requiert les conditions du live pour être appréciée à sa juste valeur – appréciée et comprise, dans toute sa chair.
Ce concert était un événement. En ce mois d’août silencieux pourtant, on doute qu’il ait fait grand bruit. Le son était absolument extraordinaire de précision (bien supérieur à tout ce que j’ai pu voir récemment). Et pourtant il fallait sonoriser 3 guitares, 2 basses (tantôt deux basses électriques, tantôt une électrique et une contrebasse), 1 violon et 2 batteries! D’ailleurs, il me semble qu’intrinsèquement le postrock a un impérieux besoin d’un son soigné, méticuleux, maniaque, sans lequel son discours serait inaudible.
Les deux heures de concert ont filé, le temps momentanément suspendu, tout immergé qu’était l’auditeur dans la matière sonore. Tous les morceaux (bien longs, cf. la setlist) ont été enchaînés sans une parole de la part des musiciens – une marque de fabrique du groupe. Les liaisons ont été particulièrement soignées. Avec le jeu visuel qu’on décrira bientôt, elles ont grandement contribué à faire de ce concert un tout homogène. Moi qui ne connaissais pas grand-chose du groupe, j’ai quasiment eu l’impression d’assister à la composition en direct d’un morceau de musique pharaonique.
Sur grand écran étaient projetés des morceaux de films sur bandes (des paysages désertiques urbains, des bâtiments esseulés dans l’immensité, etc.) et des images floutées façon diapo. Un technicien se vouait entièrement à cette projection artiste qui épousait les évolutions sonores pouvant atteindre des apogées cataclysmiques. Attention, on trouve chez GODSPEED de très belles mélodies mais il faut reconnaître que leur musique repose presque exclusivement sur la montée très progressive en intensité jusqu’à un climax jubilatoire.
Un véritable magma sonore dont on ressort… heureux.
John Fendley
Setlist :
– Hope Drone
– Mladic
– Monheim
– Behemoth
– The Sad Mafioso
Rappel :
– Moya
La pop classieuse selon Kevin Parker
Habitué
Brandt, Brauer, Frick, Live @ Point Ephémère (Paris), vendredi 15 mars 2013
Rencontrés
Sébastien Tellier, concert Casino de Paris (Paris), Lundi 3 décembre 2012
![]() |
![]() |
Buck 65, concert à La Maroquinerie (Paris), Mardi 6 Novembre
Beck – Nicotine And Gravy
![]() |